Enfantement...
ENFANTEMENT
Pour ma fille Caroline
(21-24 décembre 2000)
La rondeur des mots a remplacé celle de mon ventre
Leur chaleur silencieuse et complice m’accompagne en douceur
En profondeur, l’œuvre secrète lentement s’accomplit
Ce matin, réjouie, seule à présent j’écris…
J’offre à la vie enfin ce qu’elle m’a arraché :
Je fus mère quelques jours puis tout a basculé…
Seule la violence du choc a su me faire bouger
Car j’étais sclérosée, dans mon couple liée…
Et j’ai sauté légère à un autre niveau
Pour danser dans les airs et glisser dans les eaux
Pour jouer dans les flammes et pétrir le terreau
Façonner le métal et créer un joyau
Qui ne soit plus l’enfant roi de la société
Mais qui soit un cadeau pour plus d’humanité
Mis au monde en silence avec humilité…
J’aime ces gens qui marchent et croisent mon chemin
Tous si différents ils me tendent la main
Pour m’aider à franchir le fossé redouté
Entre le noir et puis les couleurs veloutées
Un regard pétillant, un sourire lumineux
Et mon monde s’éclaire et devient merveilleux…
Mon cœur, empli de tout, bat enfin pour de bon
Je ne vis plus seulement comme par obligation
Mais par un choix constant du prix de chaque instant
La vie est là en moi… comme pour l’enfantement…
Marie-Laure MARIN-THIBAULT
Décembre 2001