La cigarette et ses méfaits...
LA CIGARETTE ET SES MEFAITS
Ma première cigarette, c’est à l’adolescence
Que je l’avais fumée… Fin de mon innocence…
Et petit à petit, le nombre a augmenté
J’ai donc mis peu à peu, en danger, ma santé
Sans trop oser y croire, sans vraiment y penser…
Tout mon argent de poche, là, je l’ai dépensé
Mais j’étais trop heureux de faire comme les copains
Sans me douter qu’un jour, j’aurai bien des pépins.
Pourtant mes deux parents criaient : « Tu ne dois pas !
Pense donc à tes poumons ! » Mais je n’écoutais pas
Et devenu adulte, ce fut plus d’un paquet
Par jour que je fumais, surtout lors des banquets,
Des réunions d’affaires et autres occasions.
J’étais bien informé par la télévision
Des risques du tabac chez un homme inactif
Et un peu empâté par les apéritifs
Auxquels je m’adonnais avant chaque dîner.
Ma femme, elle, bien sûr, très bien intentionnée
Après m’avoir tancé, mais sans aucun effet
Vaincue, m’a laissé faire… J’en étais satisfait
Et me laissait aller à ma joie de fumeur.
Les mouv’ments de mes doigts, par leur côté frimeur
Me donnaient contenance, ça me calmait les nerfs
Même si ça me gâchait les plaisirs culinaires.
Et puis voilà qu’un jour, avant mes cinquante ans
Toussant, j’ai du aller voir mon médecin traitant
Qui m’a prescrit des tests, des analyses, et tout !
Pour comprendre à la fin de quoi venait ma toux.
Dès l’interrogatoire, il avait bien compris
Qu’un fumeur de mon âge, malgré son bel esprit
S’était empoisonné et que le mot cancer
Allait se révéler un bien fort adversaire.
Il a donc délégué à un grand pneumologue
La tâche délicate d’entamer le dialogue
Pour me dire que le crabe était bien là, présent
Mais que je n’étais pas encore agonisant…
J’allais devoir me battre, aidé par les soignants,
Suivre un long protocole de soins bien contraignants.
A cette annonce ma femme aussi, s’est écroulée
Elle ne s’est pas senti la force de m’épauler
Et avec les enfants, elle est partie au loin…
Seul, malade, sans argent, j’ai pleuré sans témoin…
Le crédit à payer… comment allais-je faire ?
Toutes les démarches en plus… Je n’étais pas de fer
Mais de chair abîmée par le goudron fumé
La nicotine aussi… A moi, donc, d’assumer…
Sur ce chemin pénible j’ai pu croiser la Ligue
Qui combat le cancer, et malgré ma fatigue
J’ai rencontré des gens, bénévoles au grand cœur
A qui j’ai pu parler dans ces jours de malheur.
J’ai dit mon désespoir et ma peur de mourir
Et leur écoute active a su me conquérir…
J’ai recherché leurs yeux, leur présence apaisante
Une main chaleureuse, une réplique amusante…
C’était un bel appui dans mon sombre avenir
Je saurai, de leur aide, toujours me souvenir.
Je suis en rémission après m’être battu
Contre ce crabe immonde, mais s’est-il vraiment tu ?
Je ne peux pas le dire mais je reste confiant
C’est l’espoir qui m’inspire ce poème édifiant.
Marie-Laure
et François MARIN-THIBAULT
Mars 2010